Exposition René Hausman 2008. Reportage Télétourisme
La vidéo que vous pouvez consulter ci-dessous, présente l'exposition "René Hausman" qui s'est tenue du 1er février au 1er juin 2008. Il s'agit d'une rétrospective sur 50 ans de carrière d'un artiste passonnié dont la source d'inspiration principale est le monde légendaire des fées, des lutins ou encore de la nature.
Retranscription de la vidéo
Virgile Gauthier, directeur de l'Abbaye:
"Alors tout d'abord, je pense que c'est une belle histoire qui dure quasiment cinquante ans. C'est cinquante ans de carrière d'un artiste au sens noble et large du terme. Lui, il aimerait dire "artisan". C'est un homme passionné et comme tous les gens passionnés, ce sont des hommes passionnants. Je sais qu'il est modeste mais moi je le dis, probablement un des meilleurs illustrateurs européens. 50 ans de carrière, c'est une rétrospective".
Et quelle rétrospective. Bien sûr on s'émerveille devant la qualité et la beauté de ses dessins. Mais aussi, on prend conscience de l'univers intérieur de René, sa richesse sa cohérence et la constance de son inspiration.
René Hausman:
"C'est vrai que malgré tout, il y a comme on dit "un fonds de commerce" qui est le monde légendaire, le monde des fées, des gnomes, des lutins, le monde des animaux et de la nature aussi. L'intérêt pour la nature, c'est une chose qui est innée. Les légendes, j'ai eu le bonheur de connaître dans mon enfance une grand-maman raconteuse d'histoires qui croyait dur comme fer d'ailleurs à des choses comme le loup garou, les gnomes, les sotais qui venaient de l'Ardenne et, qui m'a raconté mainte fois toujours un peu les mêmes histoires. Mais aussi des espèces de faits divers de campagne, des choses pareilles et tout cela, dans des ambiances souvent un peu ténébreuses. Parce que les vieux gens d'antan aimaient voir s'installer la pénombre dans dans les maisons, allumer la lampe assez tard et aimaient se laisser gagner peu à peu comme ça par le soir. La nuit qui commençait à tout envahir. Et toute ces histoires ne faisaient qu'ajouter à toute cette atmosphère.Ils avaient quand même beaucoup de labeur, de sueur et non pas seulement de récréation comme disait notre ami Virgile l'autre jour. Oui, 50 ans de récréation mais 50 ans de labeur et de sueur. Parce que certaines illustrations prennent au moins une semaine. Certaines sont plus rapides d'exécution mais certaines m'ont pris même au-delà d'une semaine de travail, parce qu'il y avait beaucoup de détails à l'époque que je ne pourrais peut-être plus maintenant reproduire de la même façon. Parce que quand on voit toute une rétrospective comme celle-là on se dit, tiens il y a des dessins que je ferais bien autrement maintenant mais on se dit aussi, tiens il y a des dessins où je me demande si je pourrais refaire pareil. Il y a des choses que je regarde, je me dis mais comment ai-je eu la patience de faire une chose pareille. C'était vraiment un travail de bénédictin. Mais maintenant, je table plus sur -tous ceux qui sont dans le métier vont me comprendre -sur le dessin proprement dit. L'expression graphique, une relative maîtrise du travail que je n'avais peut-être pas à l'époque mais qui me permet aussi d'acquérir, de me livrer à une technique plus relâchée, moins contraignante mais peut-être plus expressive".
Nutons, gnomes et sorcières, ripailles médiévales et roman de Renart, René Hausman aurait-il voulu vivre à notre temps?
René Hausman:
"Non sûrement pas. Notre époque nous permet d'en connaître plus ou moins d'autres. C'est évident qu'au point de vue de la beauté de l'environnement, des costumes même des trolls, je suis un grand admirateur de tout ce qui a été le Moyen Age par exemple, qui est quand-même une longue époque de mille ans. Mais je pense qu'à notre époque tout de même, on n'est pas si mal que ça malgré toutes les menaces qu'il peut y avoir et qu'il y a toujours eu d'une manière ou d'une autre. Et puis je n'en connais pas d'autre. Alors, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?"
Journaliste:
"L'ogre qui murmure à l'oreille des nutons ça nous convient ?"
René Hausman:
Ça me convient. C'est une phrase de notre ami Virgile Gauthier. Moi ça me convient. Encore que les nutons vous savez, ça existe ou ça existe pas. Ce n'est pas moi qui vais vous le dire. Une fois de plus, je veux vous dire ce que j'ai dit toute à l'heure, je ne vais quand même pas saborder mon fonds de commerce non plus.