La vidéo que vous pouvez consulter ci-dessous, présente l'exposition "Anne Frank" qui s'est déroulée du 3 avril 2015 au 14 février 2016. Grâce à cette exposition tout à fait inédite, les visiteurs pourront mener une réflexion sur l’histoire de l’Allemagne nazie, de l’Occupation durant la Seconde Guerre mondiale en Europe et sur la Shoah. Au fil de la visite, les visiteurs seront amenés à s’interroger sur les processus qui ont mené à la Shoah et à réfléchir aux enjeux de ce passé dans notre présent.
Les génocides et crimes contre l’Humanité appartiennent toujours à l’actualité ; les nationalismes, le racisme et l’antisémitisme n’ont pas disparu suite à la victoire militaire contre l’Allemagne nazie en 1945.

Retranscription de la vidéo

"C'est une sensation étrange pour quelqu'un dans mon genre d'écrire un journal intime.
Non seulement, je n'ai jamais écrit mais il me semble que plus tard ni moi ni personne ne s'intéressera aux confidences d'une écolière de 13 ans."

Ces mots sont ceux d'Anne Frank. Une histoire de plus sur l'ironie du sort que celle d'Anne Frank et de son journal. Un journal traduit aujourd'hui dans près de 80 langues et lu par des centaines de millions de personnes à travers le monde. L'histoire de cette jeune juive devenue emblématique est le fil rouge de la nouvelle exposition qui a pris place dans les salles de l'Abbaye de Stavelot. Un projet ambitieux dont l'élaboration aura pris 3 longues années.

Virgile Gauthier, directeur de l’Abbaye de Stavelot:

"Évidemment, le journal d'Anne Frank a bien tourné un peu partout en Europe et même dans le monde entier, mais il n'y avait jamais eu d'exposition qui retrace la famille d'Anne Frank, les origines, bien sûr, le journal d'Anne Frank, le contexte historique. Dans une scénographie binôme avec la Maison d'Anne Frank d'Amsterdam et nos services, nous avons créé cette exposition qui va durer 10 mois. Cela veut dire que la Maison Anne Frank prend vraiment possession de l'Abbaye durant ces 10 mois. Elle vient en résidence.
Autour de cela, il y a toute une série d'animations qui s'organisent. Que ce soit des ateliers, des séminaires, des formations. C'est un véritable levier pédagogique que constitue cette exposition."

Dans son journal Anne, qui se découvre au fil des pages une passion pour l'écriture et le journalisme raconte ses conditions de vie, ses rêves, ses espoirs, ses colères, ses peurs, ses doutes aussi. Un journal qui sera presque entièrement écrit dans une sorte d'annexe où elle, sa sœur Margot, sa maman Edith et son père Otto ainsi que 4 autres personnes resteront enfermés pendant plus de 2 ans pour échapper aux Nazis.

Henri Kichka, parrain de l’exposition Anne Frank – Survivant des camps:

"Ce qui m'a le plus impressionné, à 14 ans elle avait une écriture d'adulte. Elle disait toute la vérité. J'ai une admiration profonde pour elle. J'ai déjà lu 3 fois son livre. C'est merveilleux. Merveilleux au sens littéraire. J'ai beaucoup d'admiration pour elle. Malheureusement, elle n'a pas eu ma chance de survivre, tant d'années après."

Dénoncé, les 8 clandestins de l'annexe seront arrêtés par les allemands et déportés. Anne mourra du Typhus au camp de Bergen-Belsen. Seul le père reviendra. Le journal de sa fille miraculeusement conservé lui sera rendu et deviendra sa raison de vivre. Son objectif alors, faire de ce journal un outil de propagande à travers le monde pour la tolérance et la paix. Quant à la cache ou l'annexe où ils ont vécus, elle devient un musée en 1960 et le point de départ d'un projet à la fois pédagogique et mémoriel qui, à l'image de cette exposition va s'exporter un peu partout.

Christine Loreau, correspondante en Europe francophone – Maison Anne Frank:

"On raconte l'histoire d'Anne Frank à hauteur des yeux d'enfants toujours sur la partie basse et sur la partie haute. Il y a toujours le contexte. On a toujours un travail chronologique qui nous permet de travailler avec les jeunes sur le comment s'est arrivé?, comment ça a été possible? Comment une démocratie a chuté si rapidement pour tomber dans la dictature? Comment est-ce que les Nazis ont mis en œuvre leur projet? Pour réfléchir à ce "comment", pour essayer d'éclairer peut-être les éléments du présent qui nous préoccupent et qui nous inquiètent. Pour être en capacité, on a un objectif assez ambitieux. Fournir des repères aux jeunes pour qu'ils soient en capacité de reconnaître les éléments inquiétants et donc d'être en capacité d'intervenir."

Le destin tragique et inacceptable de cette adolescente continue, 70 ans plus tard, à émouvoir et à révolter les jeunes générations. C'est déjà une belle revanche même si la vigilance reste plus que jamais de mise.